Détournement des aides à la conversion bio, il est urgent de mettre fin à l’hémorragie

Paris le 19/09/2024 Alors que la coriandre est d’ordinaire cultivée en bio sur 2 ou 3 hectares dans une rotation avec d’autres plantes aromatiques et médicinales, on a observé en 2024 une multiplication par 5 des surfaces semées en Nouvelle Aquitaine et par 7 celles semées en Occitanie. L’Occitanie est la première région concernée par les détournements avec désormais 11 800 hectares de coriandre bio, soit 80% des surfaces françaises. L’analyse des fermes ayant demandé l’aide dans cette région montre bien qu’il s’agit majoritairement d’une démarche opportuniste d’agriculteurs conventionnels et non d’une démarche de transition vers la bio réelle et durable.

Les fermes qui ont semé de la coriandre bio en 2024 sont rarement des fermes bio

En Occitanie, le Gers concentre ⅔ des nouvelles surfaces de coriandre bio. Sur les 456 fermes gersoises ayant semé cette PPAM plus d’⅓ étaient des fermes conventionnelles[i]. Ainsi, en même temps qu’elles semaient de la coriandre bio, les fermes du Gers conduisaient 34 500 hectares de cultures conventionnelles. Seulement 9% des fermes qui ont semé de la coriandre bio en 2024 étaient des fermes exclusivement bio, les seules à pouvoir justifier de difficultés économiques résultant de la crise du marché bio.

 

Cette situation génère une tension réelle sur les enveloppes destinées au financement de l’aide à la conversion bio en Occitanie pour les prochaines années de la PAC avec un risque financier évalué à 50 millions d’euros pour les seuls semis de coriandre de l’année 2024[ii].

Il faut faire cesser d’urgence l’hémorragie et modifier la PAC

Les institutions disposent de deux solutions afin de ne pas vider les enveloppes financières :

  • Plafonner les surfaces qui pourront toucher l’aide, cette mesure pouvant s’appliquer dès l’année 2024
  • Baisser le montant de la rémunération pour les PPAM à risque de contournement, cette mesure pouvant s’appliquer dès 2025.

 

La FNAB identifie en effet plusieurs autres cultures à risque de détournement avec des itinéraires suffisamment simples et mécanisés pour être semés sur des grandes surfaces sans intention de récolte : l’aneth, l’anis vert, le carvi, le cumin, le fenouil, le persil, l’angélique, le chardon marie, la livèche, le plantain psyllium, le psyllium noir de Provence.

La FNAB demande que l’administration lance sans plus attendre les discussions avec la profession sur la révision de la PAC pour 2025.

 

[i] Selon les données DDT

[ii] Pour rappel le montant national budgété sur la PAC pour la conversion est de 340 millions d’euros par an France entière et toutes productions confondues.

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