21% de surfaces bio en 2030 : Mode d’emploi.

Paris, le 19/09/2023. Si la Bio traverse une crise de marché depuis deux ans, elle n’en reste pourtant pas moins le seul modèle agricole qui permet de concilier souveraineté, rendements et durabilité. Pour remettre la France sur les rails des objectifs européens qu’elle s’est fixée, 18% de surfaces bio en 2027 et 21% en 2030[1], la planification écologique se doit de mettre le développement de la Bio au cœur de sa stratégie dès 2024 avec une politique publique qui repose sur ses deux jambes : le soutien à l’offre et le soutien à la demande. Des annonces sont attendues sur le salon Tech et Bio cette semaine !

 

Lever les freins à la conversion vers l’agriculture biologique

Comme la FNAB le répète depuis 6 ans, le modèle économique d’une ferme se construit sur la durée. La PAC 2023-2027 a tout misé sur une conversion incitative avec un soutien qui diminue énormément après les cinq premières années. Ce qui bloque aujourd’hui la dynamique de conversion, c’est bien l’incertitude sur les revenus des fermes bio dans la durée. « Pour encourager les grandes surfaces et notamment les céréaliers du centre et du Nord à se convertir, il n’y a qu’une seule solution : rendre la rémunération bio attractive sur le temps long » explique Philippe Camburet, président de la FNAB et céréalier bio dans l’Yonne.

La FNAB demande que la France augmente dès le 1er janvier 2024 son écorégime Bio au niveau maximum possible prévu par les textes à savoir 145 euros par hectare et par an.

Mettre en place une vraie politique de la demande

« En la matière, le gouvernement s’est fixé des objectifs sans se donner les moyens de les atteindre. On attend depuis 5 ans que la commande publique se mette en route » s’étonne Philippe Camburet.

La FNAB demande qu’une véritable politique de la demande se mette en place avec :

  • L’atteinte des objectifs d’EGAlim le plus rapidement possible
  • Des mesures pour que tous les français·es puissent manger bio, même les plus précaires, comme la mise en place du chèque alimentaire durable promis par le Président de la République
  • Un encadrement strict des prix et des marges tel que promis par la loi EGAlim en 2017

Préparer l’avenir : former, installer, transmettre en Bio

Parce que la pyramide des âges en bio n’est pas différente de celle des conventionnels il va falloir former et installer la relève. « Aujourd’hui l’agriculture biologique a du mal à trouver sa place dans les lycées agricoles, il faut que la LOA propose des solutions pour qu’en sortant de formation initiale tous les élèves connaissent et comprennent le fonctionnement de l’agriculture biologique » estime Thomas Montagne, référent enseignement formation à la FNAB.

La FNAB demande l’intégration d’un module bio obligatoire de 3 à 6 heures par semaine en lycée agricole.

 

[1] La Stratégie nationale bas carbone et la stratégie nationale biodiversité ancrent l’objectif de 21% de surfaces bio en 2030 qui est la trajectoire fixée aussi dans la nouvelle politique agricole commune.

Contacts presse :

Philippe Camburet, président de la FNAB : 06 77 94 85 19

Thomas Montagne, mandaté Enseignement 06 11 05 34 62