Bassines des Deux Sèvres : la FNAB appelle à respecter le rôle du comité de bassin

Paris, 06/09/2023 

Hier soir, la FNAB et les agriculteurs biologiques des Deux Sèvres ont été entendus par la mission d’écoute du comité de bassin Loire Bretagne. Ils ont pu exprimer leur incompréhension et leur inquiétude quant à la reprise des travaux sur les bassines des Deux-Sèvres -en parfaite contradiction avec la volonté du comité de bassin- et la rupture du dialogue que cette décision génère. A l’issue de cette réunion, la FNAB souhaite que l’Etat réaffirme son soutien aux instances locales de gestion de l’eau que sont notamment les comités de bassin, pour permettre une gestion apaisée et durable de la ressource en eau.

L’arrêt des travaux, un préalable nécessaire à la reprise du dialogue.

En tant que membre du comité de bassin Loire Bretagne[1], la FNAB a participé au printemps aux débats sur la réactivation de cette mission d’écoute autour des bassines des deux Sèvres. Cette mission devait d’ici le 9 décembre tenter d’apaiser les tensions nées des violences autour de la question de l’eau, par des visites sur le terrain, par l’écoute de la société civile, des élu.es et des usagers professionnels de l’eau. En reprenant les travaux pendant l’été, sans tenir compte du calendrier de la mission d’écoute, les opérateurs économiques font sciemment un pied de nez à la gouvernance de l’eau sur le bassin Loire Bretagne et tuent ainsi tout espoir d’apaisement.

« Il était extrêmement clair quand on a pris la décision de réactiver la cellule d’écoute, qu’un report des travaux jusqu’à la fin de la mission était nécessaire pour apaiser les tensions qui sont très fortes localement depuis le printemps » estime Guy Moreau, représentant de l’agriculture biologique au comité de bassin et agriculteur dans les Deux Sèvres.

 

Le passage en force sur la question de l’eau est inenvisageable

Tous les agriculteurs ont besoin d’eau, même les agriculteurs biologiques. En passant en force sur les bassines des Deux Sèvres le monde agricole creuse le fossé qui s’installe avec les citoyen-nes et accentue le risque d’incompréhension concernant l’irrigation, même quand elle est nécessaire. Plus grave, en ne tenant pas compte du travail du Comité de bassin, c’est toute la gouvernance de l’eau qui est remise en question par une petite partie du monde agricole.

« Il est important que chacun connaisse sa place dans ce débat et que l’autorité des instances de l’eau soit respectée. L’eau appartient à tout le monde, le monde agricole doit accepter que l’eau est une ressource gérée collectivement » explique Stéphane Rozé, membre du Comité National de l’eau pour la FNAB.

 

Le projet de loi d’orientation agricole vient jeter un nouveau pavé dans la mare en proposant que les bassines soient déclarées d’intérêt général majeur, ce qui aurait pour effet de retirer encore un peu plus au ministère de l’écologie sa compétence sur le sujet de l’eau. « La question de l’accès à l’eau pose la question du modèle agricole que l’on défend, un modèle de souveraineté alimentaire qui nourrit véritablement les français ou un modèle qui nourrit la balance commerciale en détruisant nos ressources. C’est ce sujet que la LOA doit régler, au lieu de continuer à aller dans le mur tête baissée » conclut Stéphane Rozé.

Contacts presse :

  • Guy Moreau 06 81 73 76 88
  • Stéphane Rozé 06 72 87 40 01

[1] Depuis 2021, la FNAB nomme officiellement les agriculteurs biologiques qui siègent dans les six comités de bassin, organes d’élaboration de la politique de gestion de l’eau.