Bassines de la Sèvre Niortaise, il est urgent d’apaiser et dialoguer

Paris, le 12/07/2024. Si l’été n’est pas encore à la canicule, les enjeux de réchauffement climatique, de raréfaction de la ressource en eau et de priorisation des usages restent d’actualité. La semaine prochaine, le village de l’eau s’installera sur la commune de Melle, l’occasion de débats citoyens sur l’eau et l’agriculture. En marge des débats, une manifestation en opposition aux méga bassines de la Sèvre Niortaise se tiendra les 19 et 20 juillet. La tension sur le territoire est forte et en tant que membre du comité de bassin Loire Bretagne, compétent sur le territoire, la FNAB appelle à rétablir les conditions du dialogue.

 

Toutes les parties prenantes doivent appeler au calme pendant les mobilisations

Après la mission d’écoute avortée du comité de bassin suite à la reprise des travaux sur les bassines, la complexité du dialogue sur le territoire du Marais Poitevin fait craindre une recrudescence des tensions. « Il est urgent que toutes les parties prenantes prennent leurs responsabilités, l’Etat, les syndicats et les militants, et que chacun appelle au calme lors de ces mobilisations pour éviter que de nouveaux drames humains n’aient lieu et qu’une opposition frontale entre agriculteurs et citoyens ne s’installe » affirme Guy Moreau, agriculteur bio référent au comité de bassin Loire Bretagne.

Et se remettre autour de la table pour modifier le protocole d’accord

Tout porte à croire que le protocole d’accord signé en 2018 autour des bassines de la Sèvre Niortaise est caduque. D’une part les volumes d’eau prélevés par les ouvrages sont trop importants par rapport à ce que les écosystèmes peuvent supporter, comme l’a acté la récente décision de justice du tribunal administratif de Poitiers. D’autre part l’évaluation des actions du protocole d’accord[1] montre que les objectifs d’accompagnement vers des systèmes plus durables, objectifs qui conditionnaient l’octroi de subventions publiques, ne sont pas atteints. Parmi ces objectifs figuraient notamment le développement de l’agriculture biologique et plus globalement la baisse des indices de fréquence de traitement par les produits phytopharmaceutiques.

« Le recours à l’irrigation doit arriver après qu’un changement de pratiques ait été opéré sur les fermes. C’était le sens du protocole et ça n’est pas ce qui a été fait. L’agriculture biologique, par le travail qu’elle fait pour améliorer la fertilité du sol et donc mieux retenir l’eau, aurait dû être priorisée dans le plan d’action » conclut Guy Moreau.

 

La FNAB demande la remise à plat du protocole d’accord signé en 2018 avec une révision des volumes de prélèvements autorisés et une priorisation de l’accompagnement vers l’agriculture biologique dans les actions à mettre en œuvre.

Contact presse Guy Moreau :  06 81 73 76 88

[1] Contrat territorial gestion quantitative Sèvre Niortaise Mignon (2019-mi 2022) Bilan des engagements individuels et collectifs du Protocole d’accord pour une Agriculture durable dans les Deux-Sèvres – Analyses critiques et recommandations, Ecodecision, 2023 http://oaidoc.eau-loire-bretagne.fr/exl-doc/doc00040028.pdf