La dynamique de conversion Bio divisée par trois, la FNAB appelle à une mobilisation générale
Paris, le 1er juin 2023. Ce matin se tenait la conférence de presse de l’Agence Bio à l’occasion de laquelle les chiffres de la conversion bio ont été dévoilés, bien en deçà de ceux prévus dans la feuille de route du Ministère de l’Agriculture. En effet, avec seulement 75 000 hectares agricoles de plus sous label AB en 2022, on assiste à un ralentissement historique de la dynamique de conversion. Le gouvernement et tous les acteurs actifs dans le développement de l’agriculture biologique doivent réagir en urgence pour ne pas assister les bras croisés à l’enterrement de la transition agro-écologique de la France.
Un ralentissement sans précédent de la conversion Bio
La dynamique de développement de la bio, portée par la PAC de 2015 et un marché en croissance, avait créé l’élan permettant de convertir chaque année plus de 250 000 hectares en agriculture biologique. C’est sur cette dynamique que la feuille de route PAC a été construite en se fixant un objectif de 18% de surfaces bio en 2027.
La FNAB alerte depuis 2017, date de la suppression du financement par l’Etat d’une partie des aides à la bio, que seul un soutien dans la durée de l’agriculture biologique tant sur la demande que sur l’offre, permettrait de donner envie aux agriculteur·rtices de franchir le cap de la conversion et de se projeter dans ce modèle agricole écologique.
“On paye aujourd’hui les décisions politiques d’il y a 5 ans. La croyance que la dynamique du marché se suffisait à elle-même et que l’intervention de l’Etat n’était plus nécessaire pour faire la transition écologique agricole montre aujourd’hui ses limites ” estime Olivier Chaloche, membre du bureau de la FNAB.
La FNAB appelle à une concertation nationale de l’ensemble des acteurs agissant pour le développement de la Bio
Agences de l’eau, Ministères de la Transition écologique et Ministère de la Santé, associations d’élu·es des collectivités, il est urgent que le Ministère de l’Agriculture réunisse l’ensemble des acteurs œuvrant pour le développement de l’agriculture Biologique afin qu’un programme concerté, interministériel et inter-institutionnel soit lancé rapidement dans l’idée de rester sur les rails d’un objectif de 18% de surfaces en agriculture biologique d’ici 2027.
D’après la feuille de route PAC du Ministère de l’Agriculture, nous devrions déjà être à 12% de surfaces Bio avec 320 000 hectares de plus que les chiffres publiés ce jour.
Loïc Madeline, secrétaire national en charge de la PAC et polyculteur éleveur en Normandie déplore “Comme toute l’énergie financière a été mise sur la conversion, on va se retrouver dans la situation ridicule où la bio, alors qu’elle est en crise, va perdre encore du soutien financier par rapport aux 5 dernières années si les surplus du soutien à la conversion ne sont pas réallouées d’urgence.”
“ Nous avons besoin d’un nouveau plan ambition Bio d’envergure, tout le monde doit s’engager à son échelle, sinon la France ne tiendra pas, une fois encore, les objectifs qu’elle s’est fixée” alerte Philippe Camburet.
La FNAB dresse une liste de mesures à mettre en place d’urgence :
- Respect de l’objectif de 20% de bio dans la RHD d’ici un an pour l’ensemble des collectivités locales
- Budget pluriannuel de 10 millions d’euros pour financer la Communication grand public via l’Agence Bio
- Hausse de l’écorégime Bio à 145 euros par hectare et par an
- Mise en place de PSE bio par les agences de l’eau
Contacts presse :
Philippe CAMBURET, président de la FNAB – 06 77 94 85 19
Olivier CHALOCHE, membre du bureau FNAB – 06 38 55 80 11
Loïc MADELINE, Secrétaire National PAC FNAB – 06 22 30 45 54