La France a besoin de 21% de bio dans la LOA !
Paris, le 07/02/2025
Une loi d’orientation agricole s’écrit tous les dix ans : celle-ci ambitionne de renouveler les générations du monde agricole, tout en relevant les défis du changement climatique. Les Sénateurs et Sénatrices semblent ignorer que l’agriculture biologique représente un levier à ces deux enjeux majeurs.
La Chambre haute a en effet voté contre la réintroduction des objectifs de développement de la bio dans le Code Rural, contrairement à l’avis de l’Assemblée Nationale qui, en mai, avait voté une première version du texte.
L’inscription des 21% de surfaces en bio en 2030 dans la LOA permet de mettre en cohérence les politiques publiques : ces objectifs sont déjà inscrits dans la Stratégie Nationale Biodiversité et dans la Planification Écologique. Ils envoient un cap clair aux 60 000 fermes bio françaises.
Le Sénat choisit aujourd’hui de revenir en arrière, malgré la demande du gouvernement.
“Le Sénat a en même temps voté pour qu’on ait un objectif de 10% de surfaces de légumineuses tout en refusant un objectif bio. C’est un non-sens : la plupart des agriculteurs et agricultrices bio intègrent des légumineuses dans leurs rotations, car elles contribuent à fixer l’azote dans le sol et améliorent sa fertilité. Donc ce sont bien les bios qui vont contribuer au développement des légumineuses, mais la loi refuse de le reconnaître !”, s’étonne Philippe Camburet président de la FNAB.
21% de surfaces en bio, c’est possible en dynamisant les marchés.
La ministre de l’agriculture Annie Genevard a insisté sur l’importance d’ouvrir un débat sur cet objectif qui lui paraîtrait irréaliste par rapport à la situation du marché. Avec 10% des surfaces en 2024, cet objectif implique de doubler les surfaces en 6 ans : c’est ambitieux, mais a déjà été fait par le passé. En 2014 la France ne comptait que 4% de surfaces en bio, contre 9% en 2020. C’est possible de le refaire.
D’abord, la bio attire toujours les nouvelles générations en agriculture : les installations en bio ne fléchissent pas malgré la conjoncture difficile du marché, elles représentent aujourd’hui 30 à 50% des installations. On ne saurait donc se passer d’un système de production qui suscite des vocations à l’heure de l’hémorragie démographique du monde agricole.
Mais pour se développer, la bio a besoin d’outils publics de régulation du marché : avoir un équilibre entre offre et demande en bio est une condition sine qua non. Or le marché bio ne bénéficie que partiellement des outils dont bénéficient les autres filières : suivi des données de marché pour un pilotage minutieux, connaissance de comportements de consommation, jusqu’à une difficulté à avoir une place dans les interprofessions.
C’est pourquoi la FNAB demande, dans la suite de l’examen de la loi agricole :
- la réintroduction de l’objectif de 21% de bio en 2030
- une politique d’installation qui permet aux personnes souhaitant s’installer en bio d’être accompagnés par des acteurs compétents sur la bio
- une vraie place pour l’agriculture biologique dans les programmes de formation de l’enseignement agricole.
- une plus forte implication des interprofessions dans la promotion de l’agriculture biologique, tout en favorisant l’accès aux outils de régulation dont elles bénéficient
Le colloque consacré à l’agriculture biologique au Sénat le 17 février sera une bonne occasion pour les parlementaires de réfléchir, avec des producteur·ices bio, des acteurs de la filière, des scientifiques et des élus locaux, à l’avenir du développement de la bio.
Contact presse :
Philippe Camburet : 06 77 94 85 19